Les ménages brésiliens font face à une augmentation du coût de la vie (R7 noticias)
Selon une récente étude du Fonds Monétaire International (FMI), relayée par l'Agencia Estado ce weekend, le coût de la vie au Brésil aurait été supérieur à celui des États-Unis en 2011. Fait rarissime pour une économie émergente, le pays est presque le seul a avoir dépassé le voisin américain l'année dernière, parmi les 150 pays qui composent le rapport du FMI.
Depuis les années 80, peu nombreuses ont été les économies diversifiées, comparables à celle du Brésil, à avoir atteint un tel niveau, au point de surpasser celui des États-Unis. Et la principale explication de ce phénomène est le coût élevé des produits industriels sur le territoire brésilien.
Pourtant, les prix, négociés sur le marché, tendent à converger entre les pays. Mais, au Brésil, le poids des taxes à l'importation augmente considérablement les prix à la vente. A titre d'exemple, l'Iphone 4S de chez Apple, lancé fin 2011, est arrivé sur le marché brésilien à un tarif avoisinant les 1500 euros. Son prix devrait cependant baisser, avec les premières séries de l'appareil de la marque à la pomme issues des chaînes de production installées sur les terres brésiliennes.
L'Iphone 4S (64Go) a été commercialisé au Brésil au prix de 3600 reais, soit environ 1500 euros (internet)
Au-delà de la taxation des entrées de capitaux sur son territoire, le Brésil a annoncé la mise en place d'une taxe additionnelle de 30 points sur les véhicules dont la production n'est pas à 65% effectuée sur son territoire national ou dans le Mercosur. Le 2 décembre 2011, dans une conférence de presse commune, Dilma Rousseff et Cristina Kirchner, son homologue argentine, avaient réaffirmé leur volonté de prendre des mesures visant à protéger la zone du Mercosur de la concurrence « déloyale » du reste du monde.
Une façon pour le Brésil de faire prendre conscience aux firmes multinationales que l'intégration de son marché économique passe par une contrepartie en termes d'emploi et de transferts technologiques. Le 'feuilleton' des négociations entre la Suède, les États-Unis, la France et Dilma Rousseff autour de l'achat par le Brésil de nouveaux avions de chasse en est un exemple. Intransigeante en affaire, la 'dama de ferro' (dame de fer) avait amené Nicolas Sarkozy à jouer la carte de la totale coopération technologique et industrielle pour obtenir les faveurs de la Présidente brésilienne, avant que les discussions ne soient interrompues. Le gouvernement avait alors décidé de remettre à plus tard l'achat d'une nouvelle flotte aérienne, estimant que d'autres dossiers, notamment sociaux, devaient passer en priorité.
Au-delà des produits manufacturés et alimentaires, les services ne sont pas épargnés. Le manque d'infrastructures sur le territoire provoque une augmentation du coût des transports, de la distribution et des services logistiques. Ces prix élevés se répercutent sur les prix des produits proposés à la vente. Service important dans un pays dont une partie non négligeable de la population ne dispose pas de véhicule particulier, le transport en commun a subi une augmentation importante ces dernières années. Ce qui a provoqué dans certaines villes du Brésil une série de manifestations réclamant la diminution des tarifs appliqués dans les bus par exemple. A Teresina, dans l'Etat du Piaui (Nord), les étudiants ont exprimé ces dernières semaines leur désaccord avec la grille tarifaire des bus de la ville par de grandes manifestations, qui se sont parfois soldées par des affrontements avec les forces de l'ordre. A Aracaju, dans l'Etat de Sergipe, le mouvement s'est propagé sur la toile.
Toujours selon l'agence, reprise par le petitjournal.com, le prix d'un ticket de cinéma, plus anecdotique mais révélateur, à São Paulo vaut 7% plus cher qu'à New York. Seul secteur économique épargné par le phénomène, l'immobilier reste en moyenne beaucoup plus abordable au Brésil qu'aux États-Unis.
Gauthier Berthélémy
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