Depuis quinze jours, l’Etat de Santa Catarina, dans le sud
du Brésil, est en proie à une vague de violences. Au total, 100 attaques visant
des bus et des commissariats de police ont été enregistrées dans différentes
villes de la région. Selon les autorités, elles seraient organisées à l’intérieur
même des prisons. Le gouvernement a décidé d’envoyer les militaires en soutien
aux forces de police locales.
Un pompier en intervention dans entrepôt incendié (photo : O Globo) |
Bus incendiés, jets de cocktails molotov contre un bâtiment
de la Police Militaire ou agression de civils à la sortie des bureaux. Depuis
le 30 janvier, 25 villes de Santa Catarina sont en état d’alerte face aux
attaques qui s’élèvent aujourd’hui au nombre de 100, selon la police. Ces actes
seraient commandités par des chefs de bandes détenus dans les prisons de cet
état du sud du Brésil en réponse à leurs conditions de vie en milieu carcéral. Leurs
soutiens à l’extérieur font preuve d’une extrême violence : 13 litres d’essence,
600 kilos de dynamite et une dizaine d’armes à feu de gros calibre ont été
interceptés par les forces de l’ordre.
Plusieurs fois retardé par le gouverneur de Santa Catarina,
Raimundo Colombo, l’envoi de la Force Nationale de sécurité publique a été
annoncé par le ministre de la Justice José Eduardo Cardozo. Près de 350
militaires ont donc quitté Brasilia dans la matinée du vendredi 15 février pour
contenir la violence dans la région. Au-delà de cette mesure, le ministère de
la Justice a décidé de transférer les leaders des gangs probablement impliqués
dans l’organisation des attaques. L’opération de transfert, risquée, devraient
réquisitionner plusieurs dizaines d’agents pénitentiaires et vise à couper les
communications entre les détenus et les membres de leurs organisations à l’extérieur.
Depuis une semaine, les transports en commun roulent au
ralenti et les chauffeurs de bus, craignant pour leur sécurité, refusent de
travailler après 19h. Les écoles publiques ont fermé leurs portes, leurs élèves
ne pouvant pas les franchir faute de transport.