La semaine dernière, Dilma Rousseff est revenue sur l’avancée
des différents chantiers lancés par son gouvernement alors que le pays était en
pleine ébullition. Un an après les gigantesques manifestations de 2013, la
présidente dresse un bilan mitigée de l’action gouvernementale à quelques mois
de l’élection présidentielle.
Dilma Rousseff a fait le bilan de son action, un an après les grandes manifestations (Robert Stuckert Filho / PR) |
Il y a tout juste un an, le Brésil apparaissait dans les
médias du monde entier sous une forme qu’on lui connaissait peu. Révolté, à
bout de nerfs, descendant dans la rue pour hurler une multitude de slogans et
revendications pour des transports publics de qualité, un système de santé
efficace ou encore pour plus de justice sociale et fiscale. Face à la
contestation, la présidente Dilma Rousseff avait lancé cinq « pactes »
pour améliorer l’éducation, la fiscalité, les transports, la santé et lancer
une réforme politique.
Lors de la réunion du Conseil du Développement Economique et
Social, mercredi dernier, à Brasilia, Dilma Rousseff a défendu un bilan positif
dans les domaines de l’éducation et de la stabilisation fiscale tout en
concédant que du chemin restait à parcourir dans les autres secteurs visés par
les pactes gouvernementaux.
Sur la question de la mobilité urbaine et des transports
publics, la Présidente estime que «le programme n’est pas parfait.»
«Il y a beaucoup de retard, et parfois nous ne parvenons pas à faire les
projets» déplore Dilma Rousseff. Selon elle, les 143 milliards de reais (47
milliards d’euros environ) investis par son gouvernement ne suffisent pas pour
répondre à la demande de la population. Pour relativiser ce constat d’échec,
Dilma Rousseff affirme que son gouvernement a cependant été le premier à prendre
ce dossier, au centre des revendications populaires depuis plusieurs années (ici), au
sérieux.
Autre secteur compliqué pour le gouvernement, la santé.
Malgré la mise en place du programme « Mais Médicos » (ici) l’année
dernière, devant permettre à terme à 14 000 médecins étrangers de venir exercer au Brésil pour renforcer l’offre de
soins publics, les autorités brésiliennes doivent encore agir pour un
rapprochement avec le secteur privé. En effet, les efforts faits ne sont pas encore
suffisants pour permettre à tous les Brésiliens d’accéder à des soins sur l’ensemble du
territoire. L’objectif désormais affiché par Dilma Rousseff est de trouver le
moyen de rendre les systèmes de santé publics et privés non plus distincts,
mais complémentaires.
Dilma Rousseff est également revenue sur sa proposition de
réforme politique lancée lors de son allocution en pleine période d’agitation sociale, le 21 juin 2013. Celle-ci prévoyait des changements dans le système
électoral et dans celui du financement des campagnes des partis. Des
changements qui devaient être validés par un référendum populaire avant d’être
rejetés par le Congrès. La Présidente a défendu ce projet le considérant comme "essentiel pour le pays" et a invité la population à appuyer l’initiative
gouvernementale : «Pour avoir une corrélation de forces, il est
clair que la société, par ses différentes instances, doit se manifester.»
Un appel à la résonnance particulière quelques mois avant de
se présenter devant les électeurs pour leur proposer de renouveler son mandat.