Drapeau de Minas Gerais influencé par les idéaux des Lumières. Photo: Internet |
L’histoire du Brésil
est jalonnée par de nombreux mouvements dont la revendication était la
séparation de la couronne portugaise. L’un des plus importants est sans aucun
doute la Conjuration Mineira. Pour la comprendre, il suffit de remonter le
temps. Au XVIIe siècle, le Brésil était une colonie portugaise, et le roi, en
plus d’exercer un pouvoir absolu, maintenait un niveau d’impôts três élevé.
Dans la région du Minas
Gerais, l’activité principale était l’extraction d’or, d’argent et de minéraux
précieux, en particulier le diamant. Logiquement, la couronne intensifia
l’imposition et interdit les activités de transformations artisanales au
Brésil, sans oublier la forte taxation des produits importés de la métropole,
dans un contexte d’épuisement des mines de la région.
Mais le Portugal,
insatisfait par la baisse du rendement de ces dernières, institua
d’autres impôts comme celui de la “derrama” qui permettait l’appropriation par
la monarchie de 20% de la quantité d’or extraite du sol mineiro. Et quand elle
n’était pas acquittée, les hommes de la couronne procédaient à des
confiscations de biens et d’objets en or
des habitants.
En 1787-1788, la
corruption de plus en plus flagrante dans la classe politique et les rumeurs
d’augmentation des impôts provoquent le mécontentement des classes les plus
riches. Rapidement, le pouvoir réprime tout mouvement de contestation.
Réunion du Mouvement de Contestation. Photo: Internet |
Parmi eux, la
Conjuration Mineira. Elle a pour objectif de libérer le Minas Gerais de la domination
portugaise pour créer un pays indépendant. Le mouvement ne se cantonne alors
qu’à la région des mines car, à l’époque, les habitants du Brésil ne sentent
unis par aucun sentiment patriotique. Les révoltés défendent un modèle républicain, insprirés par les
idées des Lumières et l’Indépendance nord-américaine. Même mus par ces idéaux,
les conjurés ne demandent pas l’abolition de l’esclavage, notamment parce que
la majorité des insurgés eux-même utilisent ce type de main-d’oeuvre.
En 1789, intellectuels,
cléricaux et propriétaires fonciers décident de commencer la révolution le jour de l’annonce de la “derrama” par les
portugais. Mais, le mouvement est rapidement démantelé par la trahison
de Joaquim Silvério dos Reis qui dénonce ses compagnons en échange de
l’effacement de ses dettes.
Joaquim José da Silva Xavier, le Tiradentes. Photo: Internet |
Parmi les insurgés
trahis, on trouve Joaquim José da Silva Xavier, le Tiradentes (littéralement
“le dentiste”) considéré comme un symbole de l’indépendance brésilienne, à
tel point que le jour de sa mort, le 21 avril 1792, est devenu férié. Entre autre parce qu’il a été le bouc-émissaire d’une révolte dont le caractère populaire est limité.
Elle reste la manfestation d’un mécontentement de propriétaires excédés par les
impôts royaux.
Si la situation
actuelle ne peut se comparer à celle des années de l’indépendance, on trouve
encore aujourd’hui des mouvements séparatistes au Brésil. Essentiellement
concentrée dans le sud du pays, la mouvance utilise un discours critiquant la
fiscalité pesant sur les revenus générés
par la région. Selon elle, ces derniers ne serviraient qu’à financer les aides
sociales accordées aux plus pauvres.
Celles-ci se destinant
en majorité aux populations du nord et du nordeste brésilien, il en découle une
haine caractérisée du sud envers ces régions. Lors des dernières élections
présidentielles, en 2010, une partie de l’électorat de la droite défaite par
Dilma Rousseff avait lancé une violente campagne d’insultes destinées aux
Nordestinos sur internet. Parmi les commentaires, on ressentait l’exaspération
d’un sud riche face à la pauvreté des autres régions considérées comme des
parasites retardant le développement du Brésil.
Allana Andrade
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