Museu da Gente Sergipana à Aracaju (photo: internet)
Sur l’avenue Beira Mar à Aracaju, le Museu da Gente Sergipana a ouvert ses portes depuis quelques mois. Considéré par beaucoup comme la fierté de la capitale de l’état de Sergipe, le musée met à l’honneur la culture de cette petite partie du Nordeste. Si l’on peut se laisser séduire par la modernité qui a pris possession des lieux, cette dernière grignote parfois la place de ce qui devrait être l’essentiel, la culture sergipana. Visite guidée.
Inauguré en novembre dernier, le musée est un bâtiment de style colonial totalement restauré par la Banese, la banque de l’état de Sergipe, pour marquer, dans le paysage urbain, ses cinquante années d’existence. Quatre ans de travaux ont été nécessaire pour donner naissance au premier musée entièrement interactif de l’état, sur le modèle du Musée de la Langue Portugaise de São Paulo.
L’écrin de ce nouvel espace culturel est une bâtisse datant de 1911 et qui a abrité pendant de nombreuses années le lycée public Atheneu Sergipe. L’endroit est paisible, faisant face au fleuve Sergipe. En façade, un petit espace verdoyant avec une fontaine en son centre se charge de compléter la beauté de l’ancien établissement scolaire. Dès les premiers pas à l’intérieur du musée, on peut sentir la force de l’histoire qui y réside et prendre conscience des millions de reais investits dans le projet. Le parquet ciré aux lames marrons à deux tons reflète les moulures qui ornent le plafond. Sur les murs du hall, des oeuvres d’artistes locaux s’affichent aux côtés de plaques commémoratives en l’honneur de ceux qui ont fait et refait ce musée.
Pour accéder à ce dernier, le procédé est simple. Nul besoin de billets et autres monnaies sonnantes et trébuchantes. Une simple adresse email suffit. Et chaque après-midi de semaine et chaque weekend, le visiteur peut apprécier le service d’un guide pour découvrir les aspects de la culture sergipana. On ne peut qu’apprécier l’effort fait pour rendre accessible la culture sergipana à tous.
Car c’est de cela qu’il s’agit. En déhambulant dans les différentes salles de ce lycée d’un autre temps, on se trouve convié à admirer ce qui fait l’identité de l’état de Sergipe. Le tout de manière interactive. La visite commence par la projection d’um film court sur les beautés sergipanas. Tout y passe, d’Aracaju à Xingo en passant par Estância ou Pirambu. Une production magnifique dans laquelle Sergipe est l’acteur principal.
Faisant face à l’auditorium, une boutique de souvenirs. Là, on trouve des babioles à l’effigie de l’état, entre porte-clés et magnets de frigidaire, mais aussi des produits d’artisanats. Un touriste de passage dans la capitale Aracaju pourrait se laisser tenter par quelques achats, mais le résident permanent ne s’y trompe pas: à quelques minutes de bus se trouve le marché municipal sur lequel les mêmes produits sont disponibles à moitié prix...
La visite se poursuit avec le sentiment que l’on veut nous en mettre plein la vue. Écrans géants, rétroprojecteurs diffusant à tour de pixels de giganteques fresques ou des paysages sur lesquels interviennent des espèces de la faune et de la flore locale, bornes d’où sortent les paroles de sergipanos contant leurs existences ou autres ipads sur lesquels les doigts choisissent l’explication qui sera donnée...
Après être monté à l’étage par le grand escalier de bois qui fend en deux le hall d’entrée, on se trouve nez à nez avec un décor de marché typique du Nordeste. Derrière le comptoir, un vendeur virtuel qui répond à la seconde aux demandes des visiteurs qui peuvent s’exprimer à travers um micro. Surréaliste, on reste bluffé par la performance technologique. Tout comme lorsqu’on passe devant un mur, en apparence noir, qui s’illumine alors pour nous conter l’histoire d’un des illustres personnages qui ont fait l’état de Sergipe. On se familiarise avec le cangaceiro Lampião, bandit de grands chemins du Nordeste dans les années 20-30. On découvre la vie d’Arthur Bispo do Rosário, artiste originaire de Japaratuba que l’ont a cru fou et interné pendant des années À Rio de Janeiro. Aujourd’hui, son oeuvre est reconnue et diffusée partout dans le pays et dans le monde.
Groupe face à une reproduction de l'oeuvre de Arthur Bispo do Rosário (photo internet)
Le musée a tout l’air des plus grands. Et pourtant… A la fin de la visite, qu’a-t-on retenu? Passer de salle en salle en un temps record de 40 minutes, avec l’horrible frustration de ne pas avoir pu tripoter tous les écrans qui s’offrent à nos doigts curieux ne peut que laisser le visiteur sur sa faim. L’histoire de Sergipe n’est que trop rapidement évoquée et l’on connait l’importance que les dates ont pour la compréhension d’une culture ou des comportements des gens qui vivent au quotidien la réalité d’une région.
Le Museu da Gente Sergipana a tout d’un grand, oui, mais surtout pour les enfants. Il est une bonne introduction à la prise de conscience qu’il existe bien une étiquette culturelle ‘Sergipe’. La visite est donc fortement conseillée si au hasard d’un voyage brésilien vous vous trouvez à Aracaju. Mais, une fois sortit, il est tout autant recommandé d’aller voir par vous-même ce qui se cache derrière l’être sergipano.
Allana Andrade
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire