mercredi 14 mars 2012

Copa 2014: Match houleux entre la FIFA et le gouvernement brésilien


Entre Aldo Rebelo (à dr.) et Jérôme Valcke le dialogue est interrompu (photo:internet)

Le moins que l'on puisse dire, c'est que les relations entre la FIFA et le gouvernement brésilien ne sont pas au beau fixe. A tel point que les poignées de mains d'hier pourraient bien se transformer en bras de fer ou en claques dans la figure si les deux entités ne parviennent pas à trouver un terrain d'entente pour l'organisation de la prochaine coupe du monde de football. Explications.

Depuis l'annonce de la tenue en 2014 de la plus grande compétition de football en terres brésiliennes, tous les yeux des amateurs de ballon rond sont braqués sur le pays du roi Pelé. Et revient inlassablement la même interrogation: 'Est-il capable d'organiser un tel événement?'. A en croire les récentes tensions Fifa-Brésil, il n'y a aucun doute que la réponse n’ait pas encore été donnée. Au lendemain de la cérémonie de clôture de l'édition sud-africaine, en 2010, Lula assurait que l'événement brésilien serait "inoubliable". Mais déjà la patronne des fédérations footeuses tirait la sonnette d'alarme en voyant les retards rencontrés par le Brésil pour mettre en place les infrastructures nécessaires. Ligne rapide de train entre Rio de Janeiro et São Paulo inexistante, extension de lignes de métro au point mort, confusion autour du stade du Morumbi à São Paulo, etc. Tout y passe. Et les problèmes, eux, ne s'effacent pas.

Alors, pour marquer le coup, Jérôme Valcke, secrétaire general de la FIFA, remet le couvert en exprimant, la semaine dernière, des doutes sur la réelle motivation du Brésil à organiser la grande fête du football. En lançant un 'Je me demande si le Brésil n'est pas plus préoccupé à gagner la Coupe du Monde que de l'organiser', le Français a donné un grand coup de pied dans les relations entre la Fifa et le Brésil, tout en ajoutant que ce dernier en méritait un dans le 'derrière'. Au coeur de la critique épicée de Jérôme Valcke, on trouve les retards dans la mise en place d’infrastructures, le manque d’investissements dans le secteur hôtelier, les stades qui ne sont pas prêts pour accueillir la Coupe des Confédérations de 2013 ou encore la Loi Générale de la Coupe qui reste à être votée par le Congrès brésilien, et qui devait l’être depuis... 2007. Cette loi devait permettre de fixer des objectifs clairs et datés pour l’organisation de la compétition. En d’autres termes et comme le résume M.Valcke, ‘Rien ne va au Brésil’.

Logo officiel de la Coupe du Monde de 2014

 On sort alors les cartons rouges de toute part. Le problème, c'est qu'il n'y a pas d'arbitre. Et au pays du ballon rond, on pointe du doigt le tacle offensif de Valcke en grande pompe. Le ministre des Sports, Aldo Rebelo, fustige les paroles du secrétaire général de la Fifa en conférence de presse en estimant que la souveraineté du Brésil était remise en cause par ces propos ‘inadmissibles’. Une réaction qualifiée ‘d’infantile’ par le secrétaire général, soucieux de calmer le jeu. Dans une lettre à la Fifa, le ministre brésilien affirme que ‘la forme et le contenu des déclarations échappent aux patrons acceptables de la coexistence harmonieuse entre un pays souverain comme le Brésil et une organisation centenaire comme la FIFA’.

Et la contre-attaque brésilienne ne s’arrête pas là. Le porte-parole de la Présidence de la République, Marco Aurélio Garcia, a décoché un cinglant ‘Vagabundo’ pour définir ce qu’il ressent pour M.Valcke. Dans son élan, il a ajouté que 'le Brésil [avait] d'autres choses à faire'. José Sarney, l’éternel président du Sénat, a de son côté commenté les paroles de ce dernier les qualifiant ‘d’ingérence grossière’ dans les affaires du pays. Des déclarations à la chaîne qui ont amené Aldo Rebelo à exiger la désignation d’un nouvel interlocuteur entre la FIFA et le gouvernement brésilien. Et les excuses publiques de Valcke ne feront rien. Sa visite au Brésil, initialement prévue cette semaine a été annulée par les autorités locales et reportée à une date indéterminée. Vendredi 16 mars, Joseph Blatter, président de la FIFA, se rendra à Brasilia pour s’entretenir avec Dilma Rousseff. On sera sûrement très loin de la chaude ambiance des vestiaires, mais on peut espérer qu’au terme de la rencontre, la balle sera de nouveau au centre.

Pour renforcer sa défense, le Ministre des Sports a réaffirmé ce lundi que ‘les travaux ne sont pas en retard et sont même presque tous en avance. Il existe quelques cas, mais je ne crois pas qu’il y aura de problèmes’. Et il a même procédé à des transferts. Le même jour, on apprend la démission de Ricardo Texeira de ses postes de Président de la Fédération Brésilienne de Football et du Comité Organisateur Local. En disgrâce auprès de Dilma Rousseff, qui ne le recevait plus depuis plusieurs mois, Ricardo Texeira a été remplacé par José Maria Marins. Désigné comme responsable des problèmes dans l’organisation de la Coupe et soupçonné de détournement d’argent entre autres méfaits, il a été salué par Romario, ancien Champion du Monde, de la plus belle des manières: ‘On s’est enfin débarrassé d’un cancer’. Coup de sifflet, mais sûrement pas final. 

Gauthier Berthélémy

2 commentaires:

  1. Pas de bol pour le nouveau...
    http://www.sofoot.com/scandale-a-la-fede-bresilienne-149800-videos.html

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  2. Gauthier (Auteur)14 mars 2012 à 18:52

    Les images diffusées par So Foot ont déjà plus de deux semaines. M.Marin avait en effet volé une médaille au terme de la finale d'une compétition de jeunes à São Paulo. Elles avaient été diffusées par la TV brésilienne le jour même du match, avec des commentaires plus moqueurs que scandalisés. Mais, oui, il fut bien l'avouer, remplacer Texeira, soupçonné de corruption et de fraudes financières, par un voleur à l'étalage, c'est pas banal.

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