lundi 11 août 2014

Eleições 2014: La course à la présidence a commencé

Les 5 et 26 octobre prochains, près de 142 millions de Brésiliens devront se rendre dans les bureaux de vote pour désigner les futurs occupants de cinq mandats différents : députés locaux et nationaux, sénateurs, gouverneurs et surtout le président. Au total, les électeurs auront donc le choix entre plusieurs milliers de candidats et autant de codes électoraux à composer sur les urnes électroniques. Dans tous les états de la fédération brésilienne, la campagne a commencé et rythme le quotidien des électeurs. L’occasion de commencer notre série d’articles sur les Eleições 2014.
Les trois principaux prétendants au Planalto : Dilma Rousseff, Aécio Neves et Eduardo Campos. 

Pour le scrutin présidentiel, les Brésiliens connaissent déjà les noms de 11 candidats déclarés pour accéder au Planalto, le palais présidentiel. Sans surprise, Dilma Rousseff, l’actuelle présidente sera candidate à sa propre succession. Poussée sur le devant de la scène politique par Luiz Inacio da Silva, dit Lula, l’ancienne chef de cabinet présidentiel, première femme à atteindre le plus haut sommet de l’Etat, semble, selon les sondages, être en bonne position pour remporter l’élection… malgré tout. Bien que populaire auprès des classes populaires et une partie de la classe moyenne, la candidate du Parti des Travailleurs s’est attirée tout au long de son mandat les foudres d’une partie non négligeable de la population brésilienne.

En témoigne le grand mouvement social de juin 2013. En cause, la faiblesse permanente des services publics dans l’éducation,la santé ou encore les transports, la baisse de l’activité économique brésilienne, le coût exorbitant de la Coupe du Monde mais également les scandales politiques à répétition qui ont touché jusqu’aux membres de son gouvernement dans les premiersmois de son mandat. Réaliste sur les chantiers encore en cours, Dilma Rousseff ne se prive cependant pas de dresser unbilan positif de son mandat. Cible des critiques et des hués des spectateurs pendant la Copa, elle peut néanmoins s’asseoir sur un solide 44% d’intention de votes lors d’un éventuel second tour, selon un sondage réalisé par l’Ibope, le 7 août dernier.


Aécio Neves et Eduardo Campos en grands rivaux

Celle qu’une partie de la presse nationale et internationale a surnommé « la Dame de fer brésilienne » devance donc encore largement ses concurrents dans les enquêtes d’opinion. Parmi les principaux, Aécio Neves et Eduardo Campos. Actuel sénateur de Minas Gerais, l’un des états les plus riches du pays… d’où est originaire Dilma Rousseff, Aécio Neves est le candidat du Parti Social-Démocrate Brésilien (PSDB). C’est à lui que revient la lourde tâche de succéder à José Serra, adversaire malheureux à trois reprises face à Lula puis Dilma. Mais avec 20% d’intention de votes au premier tour et surtout l’acharnement de la Toile à propos de sa vie privée mouvementée (alcool, soupçons d’usage de drogues…) l’ex président de la Chambre des Députés et gouverneur du Minas Gerais, lancé dans la course à la présidence de la République par l’ancien président Cardoso, pourrait bien avoir du mal à défendre son programme (que nous présenterons en détail dans un prochain post).

L’autre principal rival de Dilma Rousseff est Eduardo Campos du Parti Socialiste Brésilien (PSB). Ancien député fédéral du Pernambouc, ce natif de Recife est l’actuel gouverneur de cet état du Nordeste. Elu à ce poste en 2006, il est reconduit en 2010 avec le score impressionnant de 82,84% des suffrages. Les raisons de ce succès écrasant se trouvent dans les efforts consentis par son gouvernement dans les domaines des transports, des infrastructures, de la santé, de l’éducation et la création de 560 000 emplois sur le territoire pernambucano depuis son arrivée au pouvoir. Sa popularité s’est renforcée avec son action pour la transparence de la vie politique en étant l’un des premiers à publier les finances de l’Etat. Soutenu pendant longtemps par Lula, puis par Dilma, Eduardo Campos peut compter avec l’appui d’une ancienne ministre du gouvernement PT : l’ex-ministre de l’écologie Marina Silva, arrivée troisième de l’élection présidentielle de 2010 et désormais potentielle vice d’Eduardo Campos.


Une élection à trois têtes ou presque

Au-delà de ces trois candidatures, les autres prétendants à la présidence de la République brésilienne ne semble pas attirer l’attention des électeurs. Luciana Genro du PSOL (ext. gauche) et Eduardo Jorge du Partido Verde (écologiste) ne rassembleraient qu’un petit pourcent des voix* tandis que les autres candidats (Zé Maria – PSTU, Eymael – PSDC, Levy Fidelix- PRTB, Mauro Iasi-PCB et le persévérant Rui Pimenta du PCO) peinent à atteindre ce score.

Deux autres éléments sont toutefois à prendre en compte. Le premier est la candidature du pasteur Everaldo du Parti Social-Chrétien (PSC). Ne récoltant que 3% des intentions de vote, le prêcheur de l’Assemblée de Dieu, l’une des principales églises évangéliques du pays, pourrait créer la surprise en s’appuyant sur l’essor du parti dans différents états brésiliens et même au niveau national. En 2010 sa formation envoyait par exemple 17 de ses membres à la Chambre des Députés. Parmi eux, le très médiatique Marco Feliciano.

Le second élément sera le nombre de votes nuls ou blancs enregistré lors du scrutin. Selon la dernière enquête en date*, ceux-ci s’élèveraient à 13% des votes. Si ces prévisions se vérifient en octobre, elles constitueraient une hausse considérable par rapport aux élections précédentes (en 2010 ils ne représentaient qu’à peine 7% des suffrages). Dans ce pays où le vote est obligatoire, ce choix électoral pourrait bien être la conséquence des différentes vagues de contestations que connait le Brésil depuis plusieurs mois.


*Au premier tour selon l’enquête Ibope du 7/08/2014 déjà mentionnée.  

Gauthier Berthélémy

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